ATELIER EPHEMERE – SCENES D’AMOUR DE LA MOUETTE/ TCHEKHOV

   Pour Tchekhov, La Mouette, qui reçut un accueil glacial le soir de la première à Pétersbourg (à tel point qu’il faillit abandonner l’écriture) est une comédie romantique. J’ai donc, pour honorer la parole de l’auteur et inaugurer cette première session d’atelier éphémère, souhaité explorer avec les comédiens, ce qui motive et engage la plupart des personnages de la pièce, le thème fédérateur et récurrent du sentiment amoureux.
Celui-ci prend différents visages selon les personnages, leur caractère, leur âge, leur position sociale et leur expérience de vie.
Dévorant, passionné, léger, secret, passager, lâche, intéressé, destructeur, finissant, inconscient… l’amour insaisissable et capricieux se cache dans les méandres des répliques et surgit subitement sans prévenir au cœur du texte. Aucun des personnages n’est vraiment aimé en écho par la personne choisie de son cœur. Ce serait trop facile. Tous courent après un amour impossible. Souvent, ils sont aimés d’un ou d’une autre personne qui souffre des mêmes déboires et désillusions sentimentaux.
La pièce prend donc la forme d’un ballet romantique composé de chassés croisés amoureux où huit personnages, quatre femmes, quatre hommes, s’enflamment pour un ou une autre qui ne l’aime pas vraiment, pas assez, ou pas du tout. Nous nous évertuerons à sonder avec les acteurs, les états successifs qui poussent les personnages à dévoiler ou à taire leurs sentiments.
Pas moins de 14 scènes (selon un comptage très subjectif) peuvent être considérées comme des scènes d’amour ou de séduction amoureuse. Toutes ne pourront pas être travaillées car le principe est de monter en une semaine de répétitions, un spectacle court (moins d’une heure). Il faut donc faire des choix judicieux en accord avec les comédiens pour construire cette forme théâtrale -courte- qui sera présentée à l’issue de l’atelier éphémère, en fin de semaine, lors de deux représentations publiques dans la Petite Scène du Théâtre Antoine Watteau.

Pour ouvrir cette session d’automne, se faire plaisir et se lancer dans ce défi inédit, disons-le, complètement dingue, il faut un minimum de 6 acteurs ! alors j’espère que vous avez la même folie du jeu, la même envie de plateau, le même désir insensé que moi de vous lancer dans l’aventure et je vous attends de pied ferme pour faire ce voyage théâtral !

Philippe Eretzian