De l'archive à la scène, les projets
La compagnie a réalisé de nombreux projets patrimoniaux, créations et interventions artistiques.
Une adolescence pendant la Guerre
Un an après sa fondation (2004), Philippe Eretzian rencontre Christiane Johnson. Celle-ci vient de récupérer la quasi-totalité des lettres qu’elle avait écrites durant l’Occupation à son amie juive, Fernande. Christiane sollicite le metteur en scène pour adapter à la scène cette correspondance entre adolescentes.
Cachée dans un couvent et séparée de sa famille, Fernande dira que ses lettres, précieusement conservées, l’ont soutenue et aidée à traverser cette période. Christiane, l’héroïne, fille de pasteur, de condition modeste prend conscience dans sa correspondance des dangers que court son amie Fernande.
La correspondance de Christiane Johnson témoigne du quotidien d’une adolescente dans cette sombre période, témoignage qui se révèle être, un véritable acte de résistance. L’adaptation a donné lieu à une création qui a été présentée dans plusieurs établissements scolaires en Ile de France.
Les écritures de l’immigration, Lycée Armand Carrel
A la suite de cette création, Danielle Mesguisch et Sylvie Cedershiold de la DAAC de Paris (Délégation Académique des Arts et de la Culture) proposent à Philippe Eretzian de diriger un atelier autour des écritures de l’immigration au sein du Lycée Armand Carrel (Paris 19ème). De 2005 à 2015, des projets liés à l’Histoire et aux écritures de l’immigration sont réalisés et un partenariat avec le Musée National de l’Histoire de l’Immigration est établi. La Cie collabore avec des institutions comme le Musée de la Résistance de Champigny, le Musée Jean Moulin et le Mémorial de la Shoah, en y apportant sa réflexion et son expérience.
Toujours Ensemble
En parallèle, Philippe Eretzian met en scène deux jeunes comédiennes dans la pièce Toujours Ensemble, texte épistolaire. Largement inspiré de l’expérience personnelle de l’auteure, Anca Visdéï, la pièce retrace les quinze dernières années du régime de Ceausescu jusqu’à sa chute en 1989. Ce projet coproduit par la Cie et la Cie Defasque a été présenté durant deux saisons en 2004-2005 au Théo-Théâtre puis au Guichet Montparnasse.
Les Années 40, Lycée La Source
En 2010, Philippe Eretzian qui intervient désormais au Lycée des Métiers La Source, met en scène 80 élèves dans un projet intersites (site tertiaire Val-de-Beauté et site La Source des métiers de la mode et du costume) en lien avec l’histoire de l’Occupation, Les Années 40. Projet réalisé en partenariat avec le Musée National de la Résistance.
Les Smith-Champion
En 2013, la ville de Nogent-sur-Marne propose à la Cie un premier travail d’écriture et de création sur l’histoire d’un lieu de mémoire du territoire (Maison Nationale des Artistes et Maison d’Art Bernard Anthonioz) et plus particulièrement sur la période où la famille Smith en fut propriétaire (1865-1944). Plusieurs pièces sont produites sur la période de la IIIème République, de la Belle Epoque à la Grande Guerre, notamment à partir de recherches effectuées au Département des Manuscrits de la BNF.
De L’Affaire du boulevard Blanchon à Hôpital Auxiliaire 73
Ce premier projet revient sur la transformation de cette propriété en hôpital auxiliaire, lors de la Grande Guerre. En 1914, alors que son jeune époux, l’historien Pierre Champion (maire de la ville en 1919) est envoyé sur le front, l’artiste peintre Madeleine Smith, copropriétaire du domaine avec sa sœur, Jeanne, décide, afin de contribuer à l’effort national, de fonder un hôpital pour soldats blessés. En 2014, après de nombreuses recherches et à partir des documents d’époque, la pièce Hôpital Auxiliaire 73 voit le jour au Théâtre Antoine Watteau. Présentée dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre, elle est exploitée et rejouée les années suivantes dans le cadre des Journées du Patrimoine à la Maison Nationale des Artistes. Projet labellisé en 2015 par la Mission Centenaire de la Grande Guerre.
La ville commande deux autres projets d’écriture sur la mémoire de ce lieu. Une balade au Paradis en 2018, qui comporte trois piécettes et La Maison de Watteau en 2019, triptyque dans lequel est créée la pièce L’affaire du Boulevard Blanchon (2021-2022).
Thématiques
De la vie démocratique sous la IIIème République au développement urbain et industriel de la banlieue à la fin du XIXe siècle, des progrès techniques et des transports à la vie artistique de la Belle Epoque, de la Grande Guerre à la mémoire du peintre Watteau disparu à Nogent en 1721, des premiers combats féministes aux balbutiements des batailles en faveur de l’environnement et de la protection de la nature ; l’histoire locale rencontre la grande histoire, des thèmes toujours contemporains. Six pièces ont été écrites, produites et représentées (lectures, interventions, spectacles).
Conversations au siècle des Lumières
La Ville de Nogent commande en 2016 un projet ayant pour vocation de faire connaître deux éminentes personnalités ayant vécu à Nogent au XVIIIème siècle, le financier d’Etat Joseph Pâris-Duverney dans le château de Plaisance et le mathématicien, philosophe, marquis de Condorcet, figure des Lumières et de la Révolution, dans la propriété où mourut le peintre Watteau.
Ce projet composé de deux piécettes distinctes revient sur deux périodes historiques du XVIIIe siècle : la guerre de succession d’Autriche (1740) et l’avènement de Louis XVI à l’aube de la Révolution. Le Seigneur de Plaisance nous plonge dans les intrigues financières et amoureuses de la Cour de Louis XV et Le Rêve du Condor nous entraîne dans les polémiques et échanges de salon entre les amis encyclopédistes de Condorcet, Voltaire, D’Alembert, Turgot et Julie de Lespinasse.
Ces deux piécettes prennent la forme de lectures musicalisées (à la harpe) et peuvent être produites indépendamment l’une de l’autre dans tout type de lieu.
De l’archive à la scène, la quête d’authenticité
Le travail d’écriture des pièces historiques (Smith-Champion, Conversations au siècle des Lumières) débute par le recueil des sources historiographiques. Ces travaux ont demandé des recherches conséquentes dans les archives (municipales, départementales et au département des manuscrits de la BNF). Ces pièces s’appuient sur des documents officiels, des lettres, des carnets intimes et des articles de presse, qui sont la matière première et le moteur de l’écriture. La nécessité de construction dramaturgique (progression dramatique, contraction du temps…) oblige l’auteur, dans l’élaboration de son plan narratif, à faire des liens entre les matériaux, à les hiérarchiser, à travailler sur l’implicite pour restituer l’indicible. C’est là que commence le travail de création, où l’imaginaire, la réflexion et la sensibilité du dramaturge prennent toute leur place. La restitution du récit sous la forme théâtrale implique toujours une recherche d’authenticité, tant des situations, que des personnages et de leurs émotions; chaque pièce ayant sa propre identité artistique, son genre, sa tonalité et son rythme.
BNF, Site Richelieu Département des Manuscrits
Hôpital Auxiliaire 73, Théâtre Antoine Watteau (2014)
ASSOCIATION DE LOI 1901
SIRET 445 041 056 00034
APE 9001Z
LICENCE D’ENTREPRENEUR DU SPECTACLE LR-21-4894